Le barbare érudit

Je mange du phoque cru avec mes mains en lisant du Baudelaire.

Phoque you!

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Le parlement européen est sur le point d’interdire la vente des produits issus de la chasse commerciale du phoque. C’est suite aux énormes pressions exercées par des groupes de défense des droits des animaux, dont la plus célèbre représentante est Brigitte Bardot, que les parlementaires ont pondu ce projet de loi mesquin.

Je ne me souviens pas avoir entendu hurler les gens pour interdire la vente de viande porcine, chevaline, le boeuf, la volaille ou le poisson. Pas plus que je ne vois les foules descendre dans la rue afin de réclamer l’interdiction du cuir animal.

Est-ce qu’il y a quelque chose qui m’échappe ici?

On dira que c’est la façon dont on abat les phoques qui choque et qui révolte. Soit. Mais regardons de plus près cette méthode et comparons-la à d’autres méthodes d’abattage. Par exemple, prenons la capture du poisson. Un coup d’akapik sur le crâne du phoque doit normalement détruire toute capacité cérébrale de l’animal. Ce qui veut dire, aucune souffrance, une mort instantanée. Le poisson, on le prend dans d’immenses filets, on sort les filets de l’eau et comment meurt les prises? Par asphyxie.

Par asphyxie! Mais c’est vrai : ce ne sont que des poissons, pas des phoques. Ils sont moins « cutes ».

Qu’en est-il des porcs? Il faut les suspendre la tête vers le bas et on les saigne. Ce qui peut prendre quelques secondes. Beaucoup plus long que pour le phoque. Certainement pas plus sauvage que pour le porc. Que faut-il conclure? Que la méthode préconisée n’est pas pire que les méthodes utilisées dans la boucherie en général.

Donc, il est où le problème?

Qu’est-ce qui pousse les parlementaires européens à vouloir interdire les produits du phoque? Il est clair que la propagande animaliste s’attire la sympathie de la population en général avec ses images de jeunes blanchons (qu’on ne chasse plus depuis 1987) et de banquises maculées de sang.

Les arguments soutenant l’interdiction de la vente des produits du phoque reposent presque entièrement sur l’anthropomorphisme. Et c’est ce qui explique l’illogisme derrière ces choix arbitraires de vouloir protéger le phoque, mais de n’avoir aucune réaction vis à vis les poissons, les vaches ou les porcs.

Written by Le barbare érudit

29 avril 2009 à 23 11 46 04464

Publié dans Général

5 Réponses

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  1. Tu as tout à fait raison. J’ai déjà écrit plusieurs textes sur le sujet et j’aimerais t’en proposer deux. Je sais, ça ressemble à si méprendre à de l’auto-promo détestable mais…

    http://pohenegamouk.free.fr/index.php?post/2007/08/02/396-je-suis-un-barbare-sanguinaire

    qui parle du phoque et de la chasse aux phoques

    http://pohenegamouk.free.fr/index.php?post/2008/02/10/576-la-mort-fait-partie-de-la-vie

    qui parle du droit de manger de la viande, et du vrai prix du sang.

    Moukmouk

    30 avril 2009 at 6 06 51 04514

  2. et si on était contre toutes les méthodes d’abbatage, est-ce que ça serait ok ?

    • Je crois que ça serait ignorer notre rôle de prédateur. Ce n’est pas, à mon avis, une question de morale. Se nourrir, c’est enlever la vie à d’autres espèces afin de pouvoir préserver la nôtre. Tant qu’on voudra manger de la viande, quelque soit sa provenance, il faudra accepter de tuer l’animal qui nous la fournit. Il n’y a pas d’autre solution.

      • est-ce que ça veut dire que quelqu’un qui n’arrive pas à tuer un animal par lui-même ne devrait pas en manger ?

        • Non. Mais je crois que tous devraient être initier à l’art de la chasse, de l’abattage et de la préparation d’un animal pour la consommation humaine. À lire dans mon autre billet sur le phoque et la consommation.


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